petit texte broillon et pas du tout fini

Il faisait noir, sombre et humide. Frissonnant de peur, elle avançait. Les gouttes de sueur coulaient le long de son échine. Elle frissonnait, frémissait a ce contacte, froid et pour le moins désagréable.

La femme titubait le long de ce tunnel sombre ; se demandant ce qu’elle allait y trouver au bout : la mort, l’amour, La richesse ??? Ou toute autre chose imaginable ? Progressant en se tenant aux murs qui l’entouraient, ignorant totalement où elle se trouvait.

Une étrange confusion régnait en maître dans sa tête, tout ce bousculait se mélangeait. Elle n’arrivait plus à réfléchir : c’était le noir total ; l’anarchie de ses pensées et le désert glacé... Elle se torturait vainement l’esprit pour se rappeler : se rappeler qui elle était, ce qui c’était passé, et surtout pourquoi elle était là, elle ne se rappelait plus de rien. C’était comme si sa naissance … venait de commencer.

Elle continuait d’avancer péniblement, s’écorchant les mains et les pieds, nus, sur les rochers aiguisés, sans s’en apercevoir, étrangement insensible à la douleur … Des larmes se mirent à couler le long de ses joues, sans aucune raison, et un cri inhumain déchira les ténèbres… Quel cri ? Le sien sûrement ! La jeune fille tomba à genoux prenant sa tête entre ses mains ensanglantées…

Toujours à essayer de comprendre, mais rien n’y faisait elle n’y parvenait pas… Elle était perdue dans les abysses de sa folie ! Plus aucun espoir, le vide … total ! Elle souffrait sans s’en rendre compte, régurgitant ses entrailles … Mais elle était surtout pathétique et désespérante. Elle ne ressentait réellement que cette peur étrange …. Elle resta alors immobile pendant quelques temps, stagnante comme un étang, tout en essayant de ne plus penser à rien.

Reprenant son souffle et un peu de lucidité elle s’assit tant bien que mal contre la paroi glacée en tremblant de tout son corps…
Elle porta un regard reculé autour d’elle ; arrêtant son regard sur une flaque qui reflétait son visage livide, surmonté d’une chevelure épaisse et crasseuse… Elle ne se reconnaissait pas. Alors, elle contempla cette figure qui lui sembla bien horrible… Elle fit une grimace en se regardant ; se dégoûtant elle-même … Les nausées reprirent. Elle ne les retint pas, souillant son image et ses Haillons déjà en piteux états, déchirés de toutes parts.

Son regard terne n’exprimait rien, la mort s’y reflétait dedans. Puis la douleur qu’elle ne ressentait pas s’estompa…Elle ferma les yeux. Se laissant attirées par ce doux parfum des ténèbres et de souffrance qu’elle connaissait tant, sombrant joyeusement dans le pays des cauchemars, le royaume des rêves et de la mort si attrayants …. Elle tombait toujours plus bas, se renfermant sur elle-même, envahie par ce sentiment à peine imaginable, plongeant dans la solitude, s’enfonçant toujours plus profondément dans ce gouffre si vaste qui allait bientôt la submerger. Bientôt personne ne pourrait plus la retrouver.

Elle rouvrit les yeux mais ne vit plus rien. Etait- elle devenue aveugle ? Peut- être! Seul le monstre qui vivait en elle aurait su le lui dire. Elle se traîna doucement dans un coin et se blottit alors désespérément contre les rochers. Une marre de sang commença lentement à s’étaler sous ses pieds. Elle Se mit à gémir, tel un chiot apeuré se disant qu’elle ne représentait rien… et qu’elle ne serait jamais rien.

Elle referma alors les yeux lentement. Elle ne pensait même, plus trop épuisée. Perdue, dans un inconscient dont elle ne sortirait peut-être pas. Son esprit déchiré et meurtrit s’apaisait, progressivement en se dirigeant vers cette langueur si belle.

En réalité, autour d’elle rien n’avait changé. Elle était toujours repliée sur elle-même. Mais les yeux clos, dormant à poing fermé. Ce corps faible, avec la peau sur les os, se soulevait irrégulièrement : le temps qui espaçait chaque respiration se rallongeait toujours un peu plus. Encore quelques sanglots et gémissement étouffés s’échappaient toutefois de sa bouche entrouverte … Un étrange silence s’installa, bizarrement semblable à la mort. Seul, l’écoulement d’un court d’eau proche, et l’égouttement de quelques gouttes d’eau cristalline tombant régulièrement des stalactites, troublait le calme environnant de ce tunnel, sombre et hostile. D’ailleurs, quelques gouttes d’eau fraîche se déposèrent délicatement sur le front fiévreux de la jeune femme sans vie.

Alors, des images apparurent à la femme dans ses rêves. Il faisait toujours noir, mais elle, elle était éclairée par un rayon de lumière. Sous ses pieds, il n’y avait rien, rien d’autre que du vide, elle fit un pas hésitant, marchant dans le vide. Le fait de regarder en bas ce vide troublant lui donna soudain le tournis et sa peur augmenta de plus belle. Elle s’affala de tout son long, tombant une fois de plus à genoux. Sa vue se brouilla de larmes qui mouillèrent progressivement ses joues. Son cœur débordant de chose horrible, criait sa haine, son dégoût, sa tristesse, sa détresse, son désespoir, et son amour. Elle leva un visage implorant au ciel, essuyant les larmes qui ne cessait de couler d’un revers de main. Puis, un bruit de pas l’arrêta. Elle cessa de pleurer, de crier, et de se lamenter. Plus un bruit ! Elle n’entendit rien … Avait-elle rêvé ?? Sûrement son imagination lui jouait des tours. La jeune fille resta silencieuse. Tout les sens à l’affût du moindre petit bruit. À présent, elle restait attentive, et sur ses gardes. Pendant un long moment, qui sembla interminable rien ne se passa…Elle s’était alors calmée, et avait presque oublié ce qui la torturait tant. Néanmoins, elle resta là, à méditer seule.

Un semblant de paysage commença alors à se dessiner devant elle, et un fin sourire remplaça son air triste et mélancolique, qu’elle avait encore peu de temps auparavant. Une brise se leva, caressa son visage, sa peau et ses cheveux ; un rayon de soleil vint lui chauffer les épaules dénudées. Des pétales de cerisiers en fleurs tombaient joyeusement autour d’elle, et un bien être envoûtant s’emparait d’elle. Elle lâcha un soupir de soulagement, apaisée… et profita de l’instant.

Cet instant, malheureusement fut bref. La lumière disparue comme elle était apparue. Tout redevint noir, les bruits de pas recommencèrent. Mais la jeune femme laissa sa peur de coté et observa. Le temps qui passait, paraissait long, les bruits de pas continuaient. Puis soudain une petite fille au rire enfantin passa devant elle, en ignorant parfaitement sa présence. La fillette devait avoir dans les cinq ans à quelques années près. Elle avait l’aire heureuse et joyeuse, et sautillait en chantonnant. La fillette de cinq ans s’arrêta soudain, et poussa un cri terrifié, devant le monstre qui se dressait devant elle. La jeune femme qui observait, remarqua un détail qu’elle avait oublié. D’un coup tout lui revint en mémoire. La petite fille de cinq ans… n’était autre qu’elle. Elle ouvrit une bouche béante ; choquée par les souvenirs qui refluaient tous à la fois en elle.

Elle se souvenait à présent de certains moments, horribles, qu’elle aurait préféré ne plus retrouver. Là, le rêve s’arrêta : Elle se réveilla en sursaut, et réprima un cri de douleur provoqué par se brusque changement de position et les blessures qui lui torturaient le corps. Puis, elle retomba dans le trou noir, tombant dans une sorte de comma profond.

Pendant ce temps là, à l’extérieur, un jeune homme, peu sur de lui se tenait devant la grotte une boule au ventre. Tout ça à cause d’un stupide pari qu’il avait fait avec des copains. Les autres d’ailleurs se moquaient de lui impunément ; ce qui mettait le jeune homme en rage. Il ne prit pas compte des railleries de ses copains derrière lui. Il inspira une grande bouffé d’air et prit son courage à deux mains.

Alors, Un gémissement plaintif et mystérieux, déformés par la profondeur et le vent leur parvint aux oreilles. Un vent glacé leur fouetta le visage. Les copains se reculèrent avec des visages effrayés, ils arrêtèrent de se moquer et ne firent plus un bruit. Le jeune homme frissonna de peur. Quelques gouttes de sueur perlèrent sur son front. Il ravala sa salive, puis avança vers la grotte que l’on avait surnommée « le tunnel de la mort ». Il commençait à comprendre pourquoi l’on avait choisi se nom pour cet endroit. Tremblant de tous ses membres. Un nouveau gémissement terrifiant cloua le jeune homme sur place pendant quelques instants. Puis, il reprit sa progression. Ses amis pensaient à présent qu’il valait mieux partir. Mais il ne pouvait plus reculer à présent ; c’était contre ses principes. Il avança d’un pas peu sur mais ferme. Se rapprochant inconsciemment du corps de la jeune femme étendue sur le sol froid. Un nouveau gémissement plus près attira son attention.

Il observa dans la pénombre, ne distinguant qu’une masse sombre. Il se demanda ce que c’était, il n’avait plus réellement peur. La curiosité dépassait sa peur, et le poussait à avancer. Une pensée soudaine le fit reculer : « Qu’est ce qui me prend ! Pourquoi je fais ça ! Je suis fou ou quoi? » La peur le reprit un court instant. Mais le désir de savoir était bien plus fort. Il s’approcha encore, lentement, distinguant de plus en plus nettement les formes d’un corps. Il observa le corps avec de grands yeux effrayés ; cloué sur place et ne pouvant plus bouger un seul muscle… Il se pencha sur le corps, horrifié par le mauvais état de celui- ci. La jeune femme avait son visage caché par ses cheveux. Elle poussa un petit gémissement encore. Le jeune homme ne su alors pas se qu’il devait faire. Il se posa toutes sortes de question sur la jeune femme et sur ce qu’il devait faire. Il hésita alors longuement. Pesant le bon coté et le mauvais coté. Finalement il se décida.

Il passa une main sur le visage de la femme, et remis quelques mèches de cheveux en place. Contemplant le beau et fin visage de la jeune femme, endormie. Un sourire étira les lèvres du garçon, et une lueur attendrie s’alluma dans ses yeux. Il resta alors un long moment immobile à regarder mi-horrifier, mi-attendri par ce spectacle. Puis, il secoua vivement la tête pour remettre ses idées en place. Il reprit la où il en était. Il prit délicatement la jeune femme dans ses bras, et, se retourna vers la sortie.
Le jeune homme se dit alors en regardant le corps faible:
« J’aurais jamais pensé qu’elle était si légère ! ». Il fit un pas en avant puis un autre. IL avançait vers la lumière qui se faisait de plus en plus forte.

Quand enfin, il déboucha à l’air libre, la jeune fille contre lui, dans ses bras. Il appréciait ce contacte chaud, cette chaleur et cette douceur qui se dégageait du corps. Il posa son regard autour de lui, il n’y avait plus personne. Tous ses soit disant copain avaient lâchement déguerpit. Exaspérer par la réaction des autres, il lâcha un soupir. Puis, il posa la femme par terre sur un tapis de mousse moelleux ; se demandant ce qu’il allait bien pouvoir en faire.

Il aurait pu la ramener chez lui puisqu’il vivait seul depuis la mort de sa mère quelques mois auparavant. Son père quand a lui, Il ne l’avait jamais connu. Celui-ci avait disparut peu de temps après sa naissance et sa mère avait du l’élever seul. Pendant le reste de sa vie il avait vécu paisiblement avec sa mère. Il se débrouillait très bien, seul à présent. Il avait mit un peu de temps à s’habituer mais maintenant ça allait. Il avait commencé des études de médecine dans son pays natal et avait eut l’occasion à de nombreuse de faire des stages avec lequel il avait apprit très vite. Il menait une vie à peu près normale.

Reprenant sa réflexion, après s’être remis de son égarement, il posa une nouvelle fois son regard sur la jeune femme allongée. Il se dit finalement que c’était une bonne idée, et que sa ne poserait de problème à personne. De plus ça lui ferait un peu de compagnie et d’occupation. D’ailleurs il était déjà charmé par les traits de la mourante.

Mais un bruissement proche attira son attention, le sortant de sa contemplation. Il attendit, immobile qu’il se passe enfin quelque chose. Après quelques instants, un de ses prétendus amis apparut près du buisson qui avait bougé. Tai, c’est comme ça que s’appelait le jeune homme, dévisagea le seul qui avait osé rester. L’autre s’approcha prudemment de lui, et s’arrêta plus loin en gardant ses distances.
Le garçon resta près du corps et demanda d’un ton froid :

« T’es encore là toi ? Et ils sont où les autres,
- euh…. Ils sont partis, ils ont eu trop peur ! Et puis comme tu ne revenais pas il on crut….
- Ah je vois, bah alors qu’est-ce que t’attend pour les rejoindre ?
- Tu ne veux pas que je t’aide, avec…. cette fille ?!
- Non, je me débrouillerais tout seul, mais merci ! »

Le « rescapé » ne se le fit pas dire deux et partit au village en courant pour raconter aux autres surement.


Le jeune homme resté près du corps soupira exaspéré. Il contempla ce corps faible et mourant encore un moment, et la reprit dans ses bras pour la porter jusqu'à chez lui.


Il s’engagea prudemment dans le petit chemin pentu qui descendait vers le village. Faisant très attention à la jeune fille mourante.
Il avançait doucement, supportant facilement la charge. Il prenait toutes les précautions pour éviter d’aggraver le cas de celle qu’il tenait dans ses bras.

Quand enfin, il arriva devant chez lui. Il s’arrêta devant la porte d’entrée et regarda autour de lui. Puis, il lâcha un petit soupir, un peu étonné qu’il n’y ait personne. Il se débrouilla ensuite pour ouvrir la porte, se qui lui prit un certain temps puisqu’il avait les mains prises.