| | | La Lune a lancé les dés [Indian Color] |  |
| | | Auteur | Message |
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Kharol
*Niveau 1
 Nombre de messages : 191
Age : 29
•PUF : Kalhey
•Clan : Feu
Date d'inscription : 14/05/2009
•Fiche du Personnage
•Pouvoir: Peut se faire oublier totalement des autres une fois dans sa vie. Une fois son pouvoir activé, elle meurt sur place dans l'indifférence la plus totale.
•Amis & Ennemis:
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![La Lune a lancé les dés [Indian Color] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: La Lune a lancé les dés [Indian Color] Sam 23 Mai - 17:37 | |
| LA LUNE A LANCE LES DES
[ Indian Color, Je T'Aimerai ] L'histoire aura été longue mais la vie courte. Le sang des juments touchées par la Lune ne sera pas arrêté en chemin. Et peu à peu, le malheur qu'il transportait se propagerait dans les veines de ceux et celles qui porteront la pierre en forme de lune. Le bonheur était toujours au rendez-vous. Des moments géniaux. Des sourires, des rires. Mais toujours la fin. La fin, toujours la même. Pas une fin honorable. Un dérapage, quelque chose qui n'allait plus. Une fin moche. Tous ceux qui porteront ce collier y seront destinés, quelque soit leur vie avant cette mort. Le ciel était incroyablement clair. Tellement pâle qu'on pouvait voir la pleine Lune de cette nuit pendue sur sa voûte, sans bouger. Il n'y avait pas de nuages, il faisait beau. Elle était bien visible, et semblait même veiller sur les chevaux, sous elle. Le Soleil luisait de tous ses feux, sans broncher à côté de cette étrangère, compagne de nuit, simple passagère dans ce monde de lumière, reine de l'obscur. Et pourtant, qui a dit que la Lune était quelqu'un de méchant ? Personne, jusque là... Même si, quelques soient ses capacités, elle a déjà physiquement un grand impact sur la vie de tout le monde, tous les jours. Elle qui maitrise les marées, qui avec le Soleil dicte les heures, ordonne le coucher de l'astre du jour pour y imposer sa nuit; elle, seconde princesse céleste, elle est moins importante aux yeux des êtres vivants que le Soleil. C'est mauvais. C'est injuste. Elle est pourtant tout aussi puissante ! Sa colère, sa rage, son désespoir, tout cela devait bien se verser quelque part. C'est alors qu'apparait la lignée de la Lune.
Le lac était immense. Bien trop pour que quiconque puisse en faire le tour en quelques heures. Sa surface était troublée, noirâtre, un peu brune, le bleu se perdait dans les fins fonds de l'eau où il devenait noir, noir profond. Cependant, il résidait toujours dans ces couleurs une touche de blanc. Un blanc volatile, calme, trop fragile. Un blanc qui ne devait certainement pas être là. C'était sûrement cette présence, aussi immatérielle soit-elle, qui expliquait tout. Ce blanc n'était pas un blanc ordinaire, mais plutôt les écharpes fines et légères des âmes disparues. Rapides et véloces, elles planaient à la surface du lac sans toucher l'eau, hurlant de voix d'outre-monde leurs regrets et leur vie. Parfois certaines étaient plus lentes, mais comme les autres filets de brumes, elles erraient, la bouche grande ouverte, dans un bruit de sirène affolée, puis plus doux, puis un cri strident et elles filaient aussi vite qu'un cheval lors d'une course. Plus rien n'allait chez elles, elles étaient l'exact reflet des autres, toutes les mêmes dans la mort, traumatisant les flots meurtris du lac qui ne faisaient que les supporter puis finalement les encourageaient.
Kharol était loin, loin de la rive. Elle avait pu entendre, il n'y a pas si longtemps, l'histoire d'une jument dont on ne lui avait pas précisé le nom qui avait failli se faire enlever par les âmes errantes qui rôdaient par dizaines au dessus de l'eau. Elle n'avait pas envie de risquer l'expérience, d'autant plus que personne n'était aux alentours pour la sauver d'une mort certaine. Se faire avaler son âme, quitter son corps, ça ne devait pas être quelque chose du plus agréable. Se faire arracher ses racines ancrées dans ce corps qui nous appartient depuis la naissance, hurler de douleur, n'emporter avec soi que les regrets qui nous incombent et le désir de revivre ces heureux souvenirs qui nous ont échappé, se débattre d'horreur, sentir ces âmes rentrer et sortir de ce corps qui n'est plus vraiment à nous, vainement défendu, puis ne plus rien sentir, flotter, voir son corps, hurler, hurler comme les autres, les haïr mais être condamné à vivre avec eux, et errer comme eux, en hurlant contre eux et contre soi-même, se maudire dans sa mort de ne pas avoir fait attention, de ne plus pouvoir voir ses descendants, de ne plus vivre. Ne plus vivre. Voilà à quoi devait se résumer ce genre d'exil. Rien de pire.
Mais la jument en était sortie vivante, car quelqu'un l'avait aidée. Quelqu'un l'avait fait sortir de ce tombeau potentiel. Quelques secondes de plus, et elle y serait passée, comme tous les autres imprudents qui trainaient régulièrement sur les rives du Lac immense. Kharol restait loin, bien top loin pour que quoi que ce soir lui arrive. Cette jument avait eu de la chance. Il y avait eu quelqu'un pour veiller sur elle, ne serait-ce qu'une fois. Elle avait été sauvée. N'était-ce pas une merveilleuse preuve d'attention ? Un témoignage ? Quelque chose qui, malgré tout, disait certainement "je ne veux pas que tu meures". Même si ce n'était pas de l'amour ou même de l'amitié, cela prouvait que l'autre avait un cœur. Une preuve que vous existiez même pour les gens qui ne vous avaient jamais vus. Une preuve de la bonté du sauveur. Kharol était persuadée que si c'était à elle que c'était arrivé, elle aurait vénéré celui qui l'aurait sauvé pour le restant de ses jours. Une reconnaissance infinie.
Au dessus du lac, sous le Soleil et la bien pâle Lune continuaient de tourner les âmes hurlantes, comme dans un manège de foire qui aurait eu un problème technique. Terreur, devenue vite une lente monotonie presque habituelle, lorsqu’on reste longtemps, comme hypnotisé par le ballet de écharpes de brume blanchâtre. Devant les âmes, Kharol ne put s’empêcher de penser à sa mère, disparue elle aussi. La jument savait que sa mère n’était ici, sur ce lac, à tourner en hurlant des notes bien trop aigües pour passer naturellement aussi bas en quelques secondes. Elle n’avait aucune raison d’être là, elle n’avait pas sauté dans l’eau pour jouer, elle n’avait pas eu soudain les yeux exorbités de douleur, le sang aux lèvres, les cris prisonniers dans sa gorge, le regard atrophié par les visions de mort, les membres gelés par les flots sans température, des mouvements désespérés, elle ne s’était pas débattue sans espoir, senti d’autres regrets prendre possession de sa peau, son cœur, ses organes, elle ne s’était pas rendue compte qu’elle partait, ses crins s’enfonçant silencieusement sous la surface, le corps inerte, les pupilles dilatées d’horreur, l’air s’enfuyant de ses poumons décomposés par l’angoisse, le cadavre coulant lentement jusqu’a toucher le fond du lac, rejoignant les autres victimes. Non. Elle n’avait pas eu ça. C’était pour cette simple raison que Pink ne régnait pas avec tous les autres à la surface troublée de ce Lac.
Non. Pink, elle était sur la Lune. | |
|  | | Loulout'z
*Niveau 3
Nombre de messages : 1063
Age : 30
•PUF : Loulout'z
•Clan : Eau - Air.
Date d'inscription : 16/04/2008
•Fiche du Personnage
•Pouvoir: Quand mes yeux s'illumineront, fais ta prière. - Métamorphose en Aigle.
•Amis & Ennemis:
• Experience:
(100/100)
| | Sujet: Re: La Lune a lancé les dés [Indian Color] Lun 25 Mai - 20:16 | |
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Mes sabots gris frottaient en rythme le sol. Je foulais à nouveau ces terres que j’avais toujours connues. J’étais de retour, moi, Indian Color. Grand étalon des plaines, à la robe beige, et aux marques bleutées. J’appartenais encore au clan de l’air, celui que je respectais plus que tout au monde. J’étais le meilleur ami de la dominante, et à part cette jument, je n’avais connu d’autres chevaux. Je me faisais prendre pour le « fayot ». Mais c’était loin de tout ça, certes, je respectais parfaitement tout ce qu’elle me donnait en ordre, comme je respectais entièrement mon clan. Mais je n’étais pas son chien, ni son fayot, non. J’étais juste, son meilleur ami !?
Soupirant, queue fouettant légèrement mes cuisses claires, crinières bondissant contre mon encolure sous le rythme de mes longues foulées, j’étais au pas. Je repensais au peu vécu de cet endroit. Je n’étais pas curieux. Et, je n’étais donc aller voir nulle part ailleurs que mon nid douillet qu’était mon clan, le clan de l’air.
J’étais revenu ici hier. Car, comme tous les chevaux, j’avais déserté. J’étais partis, un soir, suivant Pin Up, que je n’avais pas quitté d’ailleurs depuis, comme toujours. Et l’on avait marché, côte à côte, longtemps, pendant des mois et des mois. Et nous étions de retour, hier, si je me souviens bien. Nous n’étions pas allé bien loin de toute façon. – Donc je reprends – j’avais pris le chemin du lac des défunt(e)s ce matin là, qu’était un matin pluvieux, aux cieux gris. Mes sabots foulant la terre molle par la pluie, avaient suivis - comme je leur avais indiqués – le sentier menant. Il était certes crasseux, mais rapide.
(La suite plus tard ;D)
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